C1 Robert BRASILLACH. ANIMATEURS DE THEATRE. Editions Correa 1936, broche, format 12*18.5 cm, 22' pages. coiffes et coins plats un peu touches, tranche dorsale insolee, plats un peu passes et taches (voir scan), autrement ASSEZ BON ETAT,
Sous son allure paisible et mémoriale," Animateurs de théâtre" est une bombe à retardement : ce court essai, publié en 1936 au milieu d'un tohu-bohu politique et social, ne pouvait évidemment connaître le retentissement qu'il eût mérité ; mais aujourd'hui, nous sommes à même de mesurer la nouveauté bouleversante que Brasillach apportait sur la place publique à la compréhension des arts dramatiques. (Le cinéma aussi l'a beaucoup occupé.)
Dès le début des années 30, encore étudiant, il est le premier à avoir clairement pris conscience du rôle dévolu depuis André Antoine et Lugné-Poe au metteur en scène-thaumaturge ; puis à en avoir défini les lignes de force. Ce qui revenait à Louis Jouvet (une "poésie de l'intelligence", écrit-il notamment) dans une représentation de Molière ou de Giraudoux n'était alors évident que pour une poignée d'artisans et de théoriciens de la scène. Nous qui sommes nés dans le culte du metteur en scène et du chef d'orchestre, nous avons peine à croire que jusqu'à la fin du XIXe siècle, et souvent encore dans le premier tiers du XXe, seuls l'auteur de la pièce et ses interprètes se partageaient l'affiche avec la gloire.
Ce culte, voire ses excès, c'est à ce jeune critique fou de théâtre que nous en devons le premier témoignage. Document irremplaçable, trace d'autant plus précieuse que c'est l'unique souvenir - ô combien vivace ! -, l'unique tableau d'ensemble, réfléchi et complet, que nous possédions des travaux et des jours, et surtout des personnages : Copeau, Dullin, Jouvet, Baty, Georges et Ludmilla Pitoëff, Raymond Rouleau en ses débuts, Rene Rocher, qui ont marqué, incendié plutôt d'un feu de joie inventive, les tréteaux de cet "avant-guerre" dont Brasillach demeure à tous égards un témoin capital.
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